« Je regarde avec l’intention de percevoir les éléments artistiques que je suis en train d’observer, plutôt que tenter une dissection intellectuelle de l’information. A cette fin, je veux être ému et inspiré, et profiter du potentiel des expériences vécues.
Le « faire » est un processus créatif me donnant la liberté d’improviser, ou de poursuivre une idée, voir où elle me mène, afin de garder mon travail vivant et évolutif. Si je n’envisage pas mon œuvre de cette façon, sa stagnation marquera le début de la fin, aboutissant à une lente mort artistique.
Je cherche à rendre mon travail plus fluide. Cela peut être atteint avec une argile plus plastique, ou des techniques de façonnage plus spontanées : porter moins d’attention à la perfection technique et plus de temps à comprendre l’approche « globale » du concept, du matériau et du processus. Je veux créer dans un espace « d’abandon ».
Lors d’une cuisson au feu de bois, le romantisme des effets flammés souvent dirige, voir porte ombrage aux autres aspects du travail. Mais en fait, matière et processus de création, autant que couleur de surface et texture, doivent être compatibles. La cuisson seule ne peut palier la faiblesse qui peut exister dans la nature de l’argile ou du procédé de création de la forme.
Je réagis à la beauté qui existe dans les imperfections de la Nature, le sentiment que la perfection et la symétrie telles que nous les connaissons sont tout sauf une seule forme de cette beauté. Mais en réalité, la Beauté existe. C’est à nous de remarquer, de découvrir et d’étendre notre vision pour l’apprécier, au-delà de notre vision occidentale prédéterminée.
Une feuille déchirée… une fissure dans un mur de ciment… une branche noueuse… un éclair zébrant le ciel nocturne, tout a le potentiel de faire partie des dimensions de la beauté qui nourrit l’âme de l’artiste et son processus créatif ».
Jeff Shapiro